SML (2022 - 2026)


 

Le Social Media Lab (SML) est une initiative de Caroline Close (ULB), Lucas Kins (ULB), et Laura Jacobs (UAntwerp). Le SML se veut être un observatoire permanent de la communication des partis politiques sur les réseaux sociaux numériques.



 

Contexte

De nos jours, les réseaux sociaux numériques sont devenus un puissant outil de communication politique, tant au niveau international (Farkas & Bene, 2020 ; Gilardi et al., 2021 ; Komunikasi & Journal, 2016 ; Kruschinski & Bene, 2021) qu'en Belgique (Peeters et al., 2022). Les réseaux sociaux numériques jouent un rôle crucial en connectant les médias “traditionnels”, les citoyens et le monde politique. Par conséquent, ils sont de plus en plus utilisés par les partis politiques à des fins de campagne, pour informer le public de leurs activités et points de programme, définir l'agenda politique et maintenir des contacts avec la société civile et les journalistes. De même, la société civile, les professionnels des médias et les citoyens utilisent les réseaux sociaux numériques pour être informés des décisions politiques, exprimer leur opinion et interagir avec les acteur·rice·s politiques, tels que les président·e·s de parti, les partis et les responsables gouvernementaux. La littérature scientifique récente sur la communication politique s’intéresse à la fois aux modèles de communication numérique, se penchant ainsi sur l’offre de communication, et à l’activité (engagement en anglais) ou aux réactions des utilisateur·rice·s avec cette offre (= la demande). Comprendre les évolutions de l’opinion publique, ainsi que l’expression des conflits politiques, requiert de plus en plus de s’intéresser à cette offre et à cette demande de communication politique sur les réseaux sociaux numériques. L'analyse systématique et longitudinale des modèles de communication politique et de la manière dont les utilisateur·rice·s « s’engagent » avec ces contenus, devient essentielle pour décrypter l'agenda politique, identifier les stratégies et les priorités des principaux·ales acteur·rice·s politiques.

En dépit de l’importance de ces enjeux, et alors que la recherche est florissante au niveau international, les connaissances scientifiques sur le cas belge font défaut. Au lendemain des élections de 2019, l’intérêt pour l'utilisation des réseaux sociaux numériques par les partis et par les hommes et femmes politiques s’est vu renforcé, suite notamment au lien établi entre le succès électoral de partis comme le Vlaams Belang ou le PTB et leurs stratégies de communication sur les réseaux sociaux numériques. Néanmoins, l’attention scientifique s’est principalement portée sur la campagne (Lefevere et al., à paraître), alors même que la communication sur les médias et réseaux sociaux se caractérise par une logique de « campagne permanente » (Elmer et al. 2018).

Objectifs et questions de recherche

Le Social Media Lab (SML) se veut être un observatoire de la communication politique sur les réseaux sociaux numériques en Belgique. Les questions de recherche sont multiples, et se situent au carrefour de l’étude des partis politiques, de la communication politique, de l’étude des partis politiques, et de l’étude de l’opinion publique :

(1) Comment les partis politiques, et les élites politiques au sein large, se saisissent-ils des outils de communication en ligne ?

Quelles sont les plateformes privilégiées ? Comment les partis politiques gèrent-ils leur communication sur les réseaux sociaux, en interne ? A quel point la communication sur les réseaux sociaux numériques est-elle (dé)centralisée ? Quelles différences entre et au sein des partis politiques en termes d’usage des réseaux sociaux numériques ? Quelles stratégies en-dehors et pendant les campagnes électorales ?

(2) Comment les partis politiques, et leurs (co)président·e·s communiquent-ils sur les réseaux sociaux numériques ?

Quels sont les enjeux mis en avant ? A quels groupes sociaux les partis politiques s’adressent-ils ? Dans quelle mesure les acteurs politiques mobilisent-ils de la communication négative ou positive dans leurs publications ? Quels partis attaquent le plus, et qui sont les partis les plus attaqués ? Et sur quels enjeux ? Le contenu de la communication sur les réseaux sociaux numériques varie-t-il en fonction du contexte (campagne électorale, hors campagne, pré ou post-élection) ?

(3) Quels sont les effets de la communication en ligne des partis politiques, notamment sur les citoyen·ne·s ?

Quel(s) schémas peut-on discerner en termes de réactions (likes, partages) des citoyen·ne·s aux (différents types de) publications des partis politiques ? Quels sont les effets de la communication négative/positive sur les attitudes et affects (confiance, polarisation) des citoyen·ne·s ?

Résultats, publication et valorisation

Depuis 2022, le Social Media Lab collecte systématiquement l’ensemble des publications sur X (Twitter) émanant des comptes officiels des partis politiques et de leurs (co)président·e·s (13 partis représentés à la Chambre après l’élection de 2019). Ces publications sont codées (avec l’aide d’étudiant·e·s jobistes) selon un ensemble de variables liées aux questions de recherche ci-dessus (contenu, engagement). Les premiers résultats du projet ont été présentés en conférence, dans des rapports de recherche ou publiés dans divers articles scientifiques et de vulgarisation. L’équipe du SML peut mettre à disposition ces données, sur demande, aux chercheur·euse·s collaborant avec le Cevipol, ainsi qu’aux étudiant·e·s de la faculté Phisoc dans le cadre de leurs travaux de fin d’étude. Dans le cadre des multiples élections de 2024, les membres du SML participent régulièrement à des activités de diffusion de leurs résultats auprès du grand public, et mettent leur expertise au service de la société civile, sur demande.

Financements

Ce projet est soutenu par la Faculté Phisoc (Crédit de recherche, 2022-2023) et par le Département Recherche de l’ULB (Fonds d’Encouragement à la recherche, 2024-2026).

 




 

Mis à jour le 13 juin 2024